Reptiliennes met en lumière les femmes en s’inspirant de figures féminines légendaires telles que Mélusine, mi-femme mi-serpent, les sirènes, les Héléades, et d’autres créatures mythologiques. Ces figures, souvent empreintes de récits teintés de misogynie, que je tente de réinterpréter dans une vision plus contemporaine. Je qualifie mes pièces comme des « peaux ». Ces secondes peaux, à l’image des reptiles, évoquent la mue – ce processus de métamorphose et de réinvention profondément lié à la condition féminine. Elles symbolisent également l’idée de la carapace, pour se protéger. Le lien avec avec la maille est tout aussi important elles deviennent des armures symboliques. Créant ainsi une dualité entre fragilité et résilience.
Chacune des peaux sont ornées de milliers de perles et d’écailles de porcelaine. Une fois portées par des performeuses ces « peaux » prennent vie : les écailles s’entrechoquent, révélant leurs mélodies semblables aux chants hypnotiques et stridents des sirènes, transformant ainsi les pièces en sculptures sonores. Ce projet incarne la transmission et l’intemporalité, tissant des liens à travers les matériaux, les techniques employées et les récits qui transcendant les époques. En mettant en avant l’artisanat tel que la céramique et la maille, deux savoir-faire largement dominés par des femmes depuis des siècles.